L’activité attire de plus en plus d’opérateurs, dont certains ont déjà des résultats palpables.
Le développement de la pisciculture dans le Wouri n’a pas été un long fleuve tranquille. La production a stagné pendant longtemps, avant que la politique d’incitation des pouvoirs publics ne vienne impulser un nouvel élan. De nombreux acteurs se sont jetés à l’eau avec des fortunes diverses. Entre la noyade des uns et la réussite des autres, Boris Youdom a su surfer sur la bonne vague. Et son exploitation suscite bien des espoirs.
Le projet s’étend sur quatre hectares. Entre bananes plantains, ananas, agrumes, miel, ce sont surtout ses étangs (une douzaine) piscicoles qui détonnent. On y trouve carpes, tilapias, silures en plus des cages flottantes avec les mêmes types de poisson sur le fleuve Dibamba. Après diverses formations dont certaines aux Pays-Bas, l’homme s’est jeté à l’eau et les résultats suivent. L’exploitation piscicole de celui qui est aussi le président de la coopérative des producteurs de poissons du Littoral compte parmi les plus grandes d’Afrique centrale et est toujours citée en exemple par le Minepia. Chaque mois, il en sort sept tonnes de poisson qu’il place dans les divers marchés et supermarchés des métropoles du pays, et envisage de passer à 360 tonnes une fois les aménagements en cours terminés.
L’opérateur compte sur l’Etat et des organismes internationaux. Les ministres de l’Agriculture, des Pêches et les représentants de la Fao et du Fida sont déjà descendus sur le site et promis du soutien. Pour définitivement pouvoir répondre à la demande nationale, il propose de ne « plus importer le poisson d’eau douce ». « Nous maîtrisons les techniques de production, ce qui nous permet de produire 5 millions d’alevins par semaine et nous pouvons approvisionner le marché local. Nous avons avec nous le climat et les plans d’eau pour ce faire. Que le gouvernement nous apporte son soutien en nous offrant par exemple des alevins améliorés au moment du lancement de nos exploitations et nous ferons le reste », affirme-t-il.
Au vu des étangs dans lesquels on compte des milliers d’alevins et poissons, il n’y a aucun doute à mettre son engagement en question. Outre le poisson, le site abrite une ananeraie et un verger (pour agrumes). Le miel est déjà disponible, de même qu’un centre de formation sur site pour des jeunes.
Source: Cameroon Tribune